Étude du développement urbain et coloration globale de la ville de Thionville

Ville de Thionville

1994

Étude du développement urbain et  coloration globale de la ville de Thionville

Le travail de coloration engagé pour l’ensemble de la Ville de Thionville, (et, antérieurement, pour celles de Bitche, Morhange, Phalsbourg, Sarrebourg) est un travail fondé, au sens de “qui possède des fondations”, tout comme une maison.
C’est un travail qui ne développe pas sa légitimité dans des critères qui lui sont propres (comme dans une démarche artistique classique). Sa légitimité, sa pertinence lui viennent de contraintes externes, qu’il doit absolument, dans un premier temps, intégrer.

 

En effet, toute étude de coloration nécessite une démarche d’analyse contextuelle, car elle s’inscrit dans une continuité :


- une continuité en matière urbaine et architecturale. Il est essentiel de comprendre les logiques de fondation et d’évolution de la ville, et d’un de ses composants fondamental, le bâti, pour s’imprégner du site et en avoir une connaissance fine :


- une continuité dans le domaine des matériaux et des couleurs utilisés dans le quartier ou la ville considérés. Les “couleurs locales”, sous forme de vestiges discrets ou de traces nettes, font l’objet d’une analyse attentive ; en parallèle sont étudiés les usages anciens en la matière, si des documents peuvent en attester. Ces couleurs locales sont elles aussi un point d’ancrage du projet.


 

Ensuite, c’est un véritable travail de plasticien qui s’engage ; un travail de création qui prend en compte des données objectives, puis les assimile et les transfigure. Aucune velléité ici de poursuite de tradition(s). Tout au contraire, un travail pictural où les palettes de couleurs sont mobilisées pour créer des “tableaux urbains”. Chaque quartier est envisagé comme un tableau abordé par des spectateurs en mouvement, qui l’examinent en vision lointaine, proche, frontale, oblique.

A Thionville, une ville qui possède un très riche patrimoine, allant du XVIIIe au XXe siècle, les études ont mené à la proposition de quatre palettes de façades adaptées aux contextes urbains et architecturaux  analysés, contribuant ainsi à la requalification de la ville et de ses quartiers.