À l’origine, il y a une peur. La peur ultra-classique de la page blanche, qui inhibe et mène à des pratiques un peu décalées, comme la photographie, le design ou la coloration urbaine.
Puis, il y a une rencontre. La rencontre fortuite avec de drôles de petits pochoirs pour enfants, en forme d’animaux. Cette occurence va autoriser enfin le passage à l’acte, à l’acte plastique. Ces petits morceaux de mousse, imbibés de gouache ou de peinture acrylique, deviennent dès lors le médium alternatif au pinceau si intimidant. L’outil trouvé induisant de facto des formes, il s’agit désormais d’en inventer l’organisation spatiale et colorée, et de conserver son énergie uniquement pour cela.
Enfin, il y a une découverte. La découverte d’un papier de Singapour, un papier d’écriture, léger, translucide, tramé de rouge ou de vert. Un papier intelligent, beau et réactif. Tout comme ce papier, la trame devient acteur du travail : le dessin s’y soumet, gentiment, ou la nargue, lors d’étranges proliférations.
D’autres papiers suivront. D’autres propositions aussi, dont celles, en noir et blanc, qui curieusement évoquent de lointaines peintures rupestres.
L’art pariétal serait-il aussi né d’une peur ?
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